Les polypes intestinaux sont des excroissances bénignes qui peuvent se développer dans le côlon. Bien que souvent inoffensifs, certains polypes peuvent évoluer en cancer colorectal. Adopter de bonnes habitudes de vie permet de réduire les risques de développer ces lésions et de préserver sa santé digestive.
Adopter une alimentation riche en fibres
Les fibres alimentaires favorisent un transit intestinal régulier et réduisent le temps de contact entre les substances potentiellement cancérigènes et la muqueuse du côlon.
Les fibres agissent de plusieurs façons pour protéger l’intestin : elles accélèrent le transit intestinal, réduisant ainsi le temps d’exposition de la muqueuse aux substances toxiques. Elles diluent les carcinogènes potentiels présents dans les selles et favorisent la production d’acides gras à chaîne courte qui ont des effets anti-inflammatoires sur la muqueuse colique. Elles nourrissent également le microbiote intestinal, renforçant ainsi les défenses immunitaires
Recommandations sur les apports en fibres
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande un apport quotidien de 30 g de fibres pour les adultes. Cependant, la consommation moyenne en France n’atteint que 20 g/jour selon l’étude INCA 3 publiée en 2017.
Pour les atteindre, il convient de consommer quotidiennement :
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Au moins 5 portions de fruits et légumes
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Des céréales complètes à chaque repas (pain complet, riz complet, pâtes complètes)
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Des légumineuses 2 à 3 fois par semaine (lentilles, pois chiches, haricots secs)
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Une poignée de fruits à coque non salés par jour (noix, amandes, noisettes)
Attention, une augmentation trop brutale de la quantité de fibres ingérées peut entraîner des troubles digestifs (ballonnements, gaz).
En adoptant une alimentation riche en fibres, variée et équilibrée, on contribue efficacement à la prévention des polypes intestinaux et plus largement à la santé du côlon.
Réduire sa consommation de viandes rouges et de charcuterie
La consommation excessive de viandes rouges et de charcuterie est associée à un risque plus élevé de polypes intestinaux et de cancer colorectal. Réduire ces aliments dans son alimentation est donc une mesure de prévention efficace.
Liens entre viandes rouges, charcuterie et risque de polypes
De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence une corrélation entre une consommation élevée de viandes rouges et transformées et l’augmentation du risque de développer des polypes adénomateux et un cancer colorectal.
Plusieurs mécanismes sont évoqués pour expliquer ces effets néfastes :
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La présence de fer héminique dans la viande rouge, qui favorise la formation de composés N-nitrosés cancérigènes dans l’intestin
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Les nitrites et nitrates ajoutés comme conservateurs dans la charcuterie, précurseurs de composés N-nitrosés
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La production d’amines hétérocycliques et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques lors de la cuisson à haute température
Recommandations de l’Institut National du Cancer
Face à ces risques, l’Institut National du Cancer préconise de :
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Limiter la consommation de viande rouge à 500g par semaine maximum
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Réduire au maximum la consommation de charcuterie, avec un objectif de moins de 150g par semaine
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Privilégier les viandes blanches (volaille, lapin) et le poisson
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Varier les sources de protéines en incluant plus de protéines végétales (légumineuses, céréales complètes)
Stratégies pour réduire sa consommation
Pour diminuer progressivement sa consommation de viandes rouges et charcuterie, vous pouvez par exemple :
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Instaurer 1 à 2 repas végétariens par semaine
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Réduire les portions de viande au profit des légumes et féculents
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Remplacer la charcuterie par des alternatives végétales (houmous, tartinades de légumes)
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Privilégier les morceaux maigres et les modes de cuisson doux
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Varier les sources de protéines : œufs, poisson, légumineuses, tofu
Pratiquer une activité physique régulière
La pratique régulière d’une activité physique apporte de multiples bénéfices pour la santé du système digestif :
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Amélioration du transit intestinal et réduction de la constipation
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Stimulation de la circulation sanguine dans les intestins
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Renforcement du système immunitaire intestinal
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Réduction de l’inflammation chronique
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Régulation du poids et prévention de l’obésité
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Diminution du stress oxydatif au niveau cellulaire
Ces effets positifs contribuent à réduire le risque de développement de polypes intestinaux et de cancer colorectal.
Recommandations sur le type et la fréquence d’activité physique
Pour bénéficier pleinement des effets protecteurs de l’activité physique sur la santé intestinale, il est recommandé de :
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Pratiquer au moins 150 minutes d’activité d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité intense par semaine
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Répartir l’activité sur plusieurs jours de la semaine
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Varier les types d’exercices en combinant activités d’endurance et de renforcement musculaire.
Effets de l’activité physique sur la prévention du cancer colorectal
Les mécanismes biologiques expliquant les effets protecteurs de la pratique d’une activité physique sont les suivants :
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La réduction du temps de transit intestinal, limitant l’exposition aux substances cancérogènes
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La modulation du métabolisme hormonal et de l’insuline
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La stimulation du système immunitaire
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La réduction de l’inflammation chronique.
Maintenir un poids de forme
Selon les dernières statistiques de Santé Publique France, 17% des adultes français sont obèses en 2024, soit une augmentation de 3 points par rapport à 2020. Cette tendance à la hausse est particulièrement préoccupante car l’obésité multiplie par 1,5 à 2 le risque de développer des polypes intestinaux.
L’excès de poids est susceptible de provoquer une inflammation chronique induite par le tissu adipeux en excès, des perturbations hormonales, notamment une augmentation de l’insuline et des facteurs de croissance, des modifications du microbiote intestinal favorisant la dysbiose ainsi que du stress oxydatif au niveau de la muqueuse colique.
Pour prévenir efficacement les polypes intestinaux, il est recommandé de viser un indice de masse corporelle (IMC) entre 18,5 et 25.
Le poids de forme contribue également à améliorer la santé digestive globale :
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Réduction du reflux gastro-œsophagien
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Diminution du risque de stéatose hépatique non alcoolique
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Amélioration de la motilité intestinale
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Réduction de l’inflammation systémique
Une perte de poids de 5 à 10% chez les personnes en surpoids réduit de 25% le risque de récidive des polypes après polypectomie. Ce résultat encourageant souligne l’importance d’intégrer le contrôle du poids dans la prise en charge globale des patients à risque de polypes intestinaux.
N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel qui vous guidera dans votre perte de poids ou le maintien de votre poids de forme.
Éviter le tabagisme et la consommation excessive d’alcool
Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool ont des effets néfastes sur la santé intestinale et augmentent considérablement les risques de développer des polypes. Adopter des habitudes de vie saines préserve votre système digestif et réduit les risques de cancer colorectal.
Les dangers du tabagisme pour la santé intestinale
Les substances toxiques contenues dans la fumée de cigarette altèrent la muqueuse intestinale et favorisent l’inflammation chronique. Elles provoquent également des mutations génétiques qui peuvent conduire à la formation de polypes précancéreux. L’arrêt du tabac permet de réduire progressivement ces risques, mais il faut compter environ 20 ans pour que le risque redevienne comparable à celui d’un non-fumeur.
L’impact de l’alcool sur le développement de polypes intestinaux
La consommation excessive d’alcool est également un facteur de risque important pour le développement de polypes et de cancer colorectal. L’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées est métabolisé en acétaldéhyde, une substance cancérigène qui endommage l’ADN des cellules intestinales.
Pour limiter les risques, il est recommandé de ne pas dépasser 2 verres d’alcool par jour pour les hommes et 1 verre pour les femmes, passer au moins 2 jours sans alcool par semaine et d’éviter les épisodes de forte consommation. Cependant, même une consommation modérée d’alcool peut augmenter légèrement le risque de cancer colorectal. L’abstinence totale reste la meilleure option pour tenir ce type de cancer à distance.
Effets synergiques du tabac et de l’alcool
La combinaison du tabagisme et de la consommation excessive d’alcool décuple les risques de développer des polypes intestinaux et un cancer colorectal. Il est donc particulièrement important pour les personnes qui fument et boivent régulièrement de modifier leurs habitudes de vie pour préserver leur santé intestinale.
Questions en rapport avec le sujet
Quels sont les symptômes des polypes intestinaux ?
la présence de sang rouge (rectorragies) ou noir dans les selles ; des troubles du transit intestinal (constipation) ; des douleurs abdominales ; des saignements digestifs invisibles mais prolongés, détectés lors d’un bilan effectué pour une anémie par carence en fer.
Est-ce que les polypes sont dangereux ?
Est-ce dangereux d’avoir des polypes ? La grande majorité des polypes est bénigne, cependant certains polypes comme les polypes du côlon et de la vessie peuvent toutefois se révéler être des lésions précancéreuses, ou d’autres peuvent dégénérer en lésions cancéreuses. Il est donc important de surveiller.
Comment se débarrasser des polypes intestinaux ?
Le traitement consiste à retirer complètement les polypes du côlon et du rectum. L’exérèse est généralement réalisée lors d’une coloscopie, mais le traitement peut aussi faire appel à la chirurgie. Puis, la surveillance par coloscopie est adaptée en fonction du type de polype.
Quelles sont les douleurs quand on a des polypes ?
La plupart des polypes sont asymptomatiques. Le symptôme le plus fréquent est une rectorragie, habituellement occulte et rarement massive. Les lésions plus grosses peuvent entraîner des crampes, des douleurs abdominales ou une occlusion. Les polypes rectaux sont parfois décelables au toucher rectal.
Je suis pierre, passionné par les avancées médicales et le bien etre. Je vous partage, au travers de ce site, des avis, conseils et l’actualité du secteur. Ces informations ne remplacent aucunement les prescriptions d’un médecin et je vous invite à consulter un professionnel en cas de doute.