Les polypes intestinaux sont des excroissances anormales de la paroi intestinale qui peuvent être bénignes ou précancéreuses. Les détecter rapidement limite les risques de cancer colorectal. Découvrez les symptômes, les méthodes de dépistage et de prévention des polypes intestinaux.
Les symptômes des polypes intestinaux
Les polypes intestinaux sont souvent asymptomatiques, ce qui les rend difficiles à détecter sans dépistage. Cependant, certains signes peuvent alerter sur leur présence.
Les principaux symptômes des polypes intestinaux
Le saignement rectal est le symptôme le plus fréquent des polypes intestinaux. Ce saignement peut se manifester par des selles noires (méléna) ou par la présence de sang rouge vif sur le papier toilette.
Les douleurs abdominales peuvent aussi signaler la présence de polypes intestinaux. Ces douleurs sont généralement diffuses et intermittentes. Elles peuvent s’accompagner de ballonnements ou de crampes.
Des changements dans les habitudes de défécation surviennent chez près de 20% des patients. Cela peut inclure :
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Une alternance entre diarrhée et constipation
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Des selles plus fréquentes ou au contraire moins fréquentes
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Une sensation d’évacuation incomplète
Symptômes signalant des polypes volumineux
Les polypes de grande taille (supérieurs à 2 cm) sont plus susceptibles de provoquer des symptômes marqués :
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Obstruction intestinale partielle, entraînant des douleurs abdominales intenses et une constipation sévère
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Saignements abondants pouvant mener à une anémie
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Sécrétion excessive de mucus rectal
L’absence fréquente de symptômes
Toutefois, dans la plupart des cas, les polypes intestinaux ne provoquent aucun symptôme, en particulier lorsqu’ils sont de petite taille. C’est pourquoi on les qualifie souvent de “maladie silencieuse”. Cette absence de signes cliniques renforce l’importance du dépistage systématique, notamment chez les personnes de plus de 50 ans ou présentant des facteurs de risque familiaux.
La présence de ces symptômes ne signifie pas systématiquement la présence de polypes, mais nécessite une consultation médicale pour en déterminer la cause. Seul un examen approfondi, généralement une coloscopie, permettra d’établir un diagnostic précis.
Méthodes de dépistage et diagnostic des polypes
Le dépistage des polypes intestinaux est une mesure préventive qui peut éviter ou ralentir le développement du cancer colorectal. Plusieurs méthodes existent pour détecter ces protubérance de la muqueuse intestinale.
La coloscopie : méthode de référence
La coloscopie demeure la technique la plus fiable et la plus utilisée pour détecter et retirer les polypes intestinaux. Cette procédure permet d’examiner l’intégralité du côlon et du rectum à l’aide d’un endoscope flexible muni d’une caméra.
Le déroulement d’une coloscopie comprend plusieurs étapes :
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Préparation intestinale (régime sans résidus et laxatifs)
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Sédation légère ou anesthésie générale
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Introduction de l’endoscope par l’anus
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Examen minutieux de la muqueuse intestinale
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Ablation des polypes détectés (polypectomie)
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Analyse histologique des polypes prélevés
En France, cette internvent présente un taux de complications faible, inférieur à 0,5%.
Test immunologique fécal (FIT)
Le test immunologique fécal (FIT) est recommandé comme méthode de dépistage de première intention pour les personnes de 50 à 74 ans à risque moyen. Ce test, à réaliser tous les deux ans, détecte la présence de sang dans les selles, qui peut être un signe de polypes ou de cancer colorectal.
Le FIT est non invasif et réalisable à domicile et fiable. En cas de résultat positif au FIT, vous devrez faire une coloscopie pour confirmer le diagnostic et procéder à l’ablation des éventuels polypes.
Fréquence et recommandations de dépistage
Les recommandations de dépistage varient selon le niveau de risque d’une personne :
Niveau de risque |
Recommandations |
Risque moyen (population générale) |
FIT tous les 2 ans de 50 à 74 ans |
Risque élevé (antécédents familiaux) |
Coloscopie dès 45 ans, puis tous les 5 ans |
Risque très élevé (syndromes héréditaires) |
Coloscopie dès 20-25 ans, puis tous les 1-2 ans |
L’incidence des polypes intestinaux augmente avec l’âge. Ces polypes doivent être pris en charge pour éviter qu’ils n’évoluent en cancer.
Suivi post-polypectomie
Après l’ablation de polypes, un suivi régulier est nécessaire. La fréquence des coloscopies de contrôle dépend du nombre, de la taille et des caractéristiques histologiques des polypes retirés. En général, une coloscopie de contrôle est recommandée dans un délai de 1 à 5 ans selon le risque de récidive.
Prévention et suivi des polypes intestinaux
Des mesures préventives et un suivi médical régulier permettent de détecter et traiter les polypes à un stade précoce, limitant ainsi les complications potentielles.
Stratégies de prévention des polypes intestinaux
Plusieurs facteurs liés au mode de vie influencent le développement des polypes intestinaux. L’adoption de certaines habitudes peut contribuer à réduire le risque :
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Alimentation riche en fibres : Consommer quotidiennement des fruits, légumes et céréales complètes
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Limitation de la viande rouge et transformée : Ne pas dépasser 500g par semaine
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Activité physique régulière : Pratiquer au moins 30 minutes d’exercice modéré 5 fois par semaine
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Maintien d’un poids santé : Viser un indice de masse corporelle entre 18,5 et 25
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Modération de la consommation d’alcool : Pas plus de 2 verres par jour pour les hommes, 1 pour les femmes
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Arrêt du tabac : Le tabagisme augmente de 18% le risque de polypes
Personnes à risque élevé
Certains individus présentent un risque plus élevé de développer des polypes intestinaux :
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Antécédents familiaux de polypes ou cancer colorectal
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Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)
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Syndromes génétiques (polypose adénomateuse familiale, syndrome de Lynch)
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Âge supérieur à 50 ans
Ces personnes nécessitent un suivi plus rapproché et des dépistages plus fréquents.
Risque de cancer
Le risque de transformation maligne des polypes dépend de leur taille et de leur type histologique :
Taille du polype |
Risque de cancer à 10 ans |
---|---|
< 5 mm |
< 1% |
5-10 mm |
1-10% |
> 10 mm |
10-50% |
Les polypes adénomateux présentent le plus haut risque de transformation maligne, avec une probabilité de 5% à 10 ans pour les adénomes tubuleux et jusqu’à 50% pour les adénomes villeux.
Importance du suivi médical après l’ablation de polypes
Après l’ablation de polypes, un suivi régulier est indispensable pour détecter d’éventuelles récidives :
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Coloscopie de contrôle 1 an après l’ablation
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Si absence de récidive, nouvelle coloscopie après 3 ans
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Puis tous les 5 ans si les examens restent normaux
Ce suivi permet de réduire de 76% à 90% le risque de cancer colorectal chez les patients ayant eu des polypes. La surveillance doit être adaptée au risque individuel, en fonction du nombre, de la taille et du type histologique des polypes précédemment détectés.
Prévention et prise en charge des polypes intestinaux
Si vous présentez des symptômes, respectez les recommandations de dépistage des polypes intestinaux. Une alimentation équilibrée et un mode de vie sain restent les meilleurs alliés pour réduire les risques de développement de polypes.
Questions en rapport avec le sujet
Quels sont les symptômes des polypes intestinaux ?
la présence de sang rouge (rectorragies) ou noir dans les selles ; des troubles du transit intestinal (constipation) ; des douleurs abdominales ; des saignements digestifs invisibles mais prolongés, détectés lors d’un bilan effectué pour une anémie par carence en fer.
Est-ce que les polypes sont dangereux ?
Est-ce dangereux d’avoir des polypes ? La grande majorité des polypes est bénigne, cependant certains polypes comme les polypes du côlon et de la vessie peuvent toutefois se révéler être des lésions précancéreuses, ou d’autres peuvent dégénérer en lésions cancéreuses. Il est donc important de surveiller.
Comment se débarrasser des polypes intestinaux ?
Le traitement consiste à retirer complètement les polypes du côlon et du rectum. L’exérèse est généralement réalisée lors d’une coloscopie, mais le traitement peut aussi faire appel à la chirurgie. Puis, la surveillance par coloscopie est adaptée en fonction du type de polype.
Quelles sont les douleurs quand on a des polypes ?
La plupart des polypes sont asymptomatiques. Le symptôme le plus fréquent est une rectorragie, habituellement occulte et rarement massive. Les lésions plus grosses peuvent entraîner des crampes, des douleurs abdominales ou une occlusion. Les polypes rectaux sont parfois décelables au toucher rectal.
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