Les extrasystoles liées à l’estomac sont des battements cardiaques irréguliers pouvant être causés par des problèmes digestifs. C’est un phénomène complexe qui touche environ 10 à 15% de la population mondiale. Bien que souvent bénignes, ces palpitations cardiaques peuvent être source d’inquiétude et d’inconfort pour les personnes qui en souffrent.
Les causes des extrasystoles liées à l’estomac
Plusieurs troubles digestifs ont été associés à une augmentation du risque d’extrasystoles. Le reflux gastro-œsophagien (RGO) peut irriter le nerf vague et perturber le rythme cardiaque.
Le syndrome du côlon irritable (SCI) est également impliqué. Touchant 10 à 15% de la population française, le SCI s’accompagne souvent de ballonnements et de gaz intestinaux qui peuvent exercer une pression sur le diaphragme et le cœur.
Le syndrome de Roemheld, aussi appelé syndrome gastro-cardiaque, fournit une explication mécanique à l’apparition d’extrasystoles d’origine digestive. Ce phénomène se produit lorsque la distension de l’estomac ou des intestins exerce une pression sur le diaphragme. Cette pression peut alors comprimer le cœur et stimuler le nerf vague, entraînant des palpitations ou des extrasystoles.
Chez certains patients, une distension gastrique de seulement 500 ml pouvait provoquer un déplacement du cœur de 2 à 3 cm vers le haut, suffisant pour déclencher des extrasystoles chez les personnes prédisposées.
Les facteurs à risque
Les extrasystoles sont fréquentes. Des études par monitoring cardiaque sur 24 heures ont révélé que :
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50 à 60% des adultes en bonne santé présentent au moins quelques extrasystoles par jour
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5 à 10% des adultes ont plus de 60 extrasystoles par heure
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1 à 2% des adultes ont plus de 500 extrasystoles par jour
Cependant, la proportion d’extrasystoles spécifiquement liées à des troubles digestifs est plus difficile à quantifier. Toutefois, certains facteurs augmentent le risque d’extrasystoles d’origine gastrique :
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L’âge : la prévalence augmente avec l’âge, touchant jusqu’à 70% des personnes de plus de 75 ans
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Le surpoids et l’obésité : l’excès de graisse abdominale favorise le reflux et la pression sur le diaphragme
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Le stress et l’anxiété : ils accentuent la sensibilité viscérale et les troubles fonctionnels digestifs
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Les habitudes alimentaires : les repas copieux, gras ou épicés sont plus susceptibles de provoquer des extrasystoles post-prandiales
La compréhension de ces mécanismes permet d’orienter la prise en charge des extrasystoles liées à l’estomac, en ciblant à la fois les troubles digestifs sous-jacents et les habitudes de vie pouvant les favoriser.
Adapter son alimentation pour éviter les extrasystoles
Une alimentation équilibrée et adaptée peut contribuer à réduire les symptômes des extrasystoles et améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de ces palpitations cardiaques d’origine digestive.
Aliments à éviter pour prévenir les extrasystoles
Certains aliments sont connus pour provoquer des troubles digestifs et potentiellement déclencher des extrasystoles. Il est recommandé de limiter ou d’éviter :
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Les boissons contenant de la caféine (café, thé, sodas)
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Les repas copieux et riches en graisses
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Les aliments épicés ou acides
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L’alcool
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Les aliments favorisant les ballonnements (choux, oignons, légumineuses)
Conseils pratiques pour une alimentation anti-extrasystoles
Fractionner les repas
Prendre plusieurs petits repas tout au long de la journée plutôt que trois repas copieux permet de réduire la pression exercée sur l’estomac et le diaphragme. Il est recommandé de faire 5 à 6 petits repas par jour, espacés d’environ 3 heures.
Privilégier les aliments riches en fibres
Les fibres alimentaires favorisent un bon transit intestinal et réduisent les risques de ballonnements. On les trouve notamment dans :
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Les fruits et légumes frais
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Les céréales complètes
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Les légumineuses (à consommer avec modération)
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande un apport quotidien de 25 à 30 grammes de fibres pour les adultes.
Adopter une alimentation anti-inflammatoire
L’inflammation chronique du système digestif peut contribuer à l’apparition d’extrasystoles. Une alimentation riche en antioxydants et en acides gras oméga-3 peut aider à réduire cette inflammation. On privilégiera :
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Les poissons gras (saumon, maquereau, sardines)
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Les fruits et légumes colorés
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Les noix et les graines
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L’huile d’olive extra-vierge
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Le curcuma
Supplémentation et probiotiques
Certains compléments alimentaires peuvent contribuer à améliorer la santé digestive et potentiellement réduire les extrasystoles liées à l’estomac :
Magnésium
Une carence en magnésium peut engendrer l’apparition d’extrasystoles. Une supplémentation de 300 à 400 mg par jour peut être bénéfique, sous contrôle médical.
Probiotiques
Les probiotiques aident à rééquilibrer la flore intestinale et améliorer la digestion. La prise régulière de probiotiques réduirait de 25% les symptômes du SCI, souvent associé aux extrasystoles.
Ces recommandations alimentaires doivent s’inscrire dans une approche globale de gestion des extrasystoles, incluant un suivi médical régulier et la prise en compte d’autres facteurs comme le stress et l’activité physique.
Se dépenser et minimiser le stress
Le stress et l’anxiété jouent un rôle prépondérant dans l’apparition et l’aggravation des extrasystoles, en particulier celles liées aux troubles gastriques.
Un lien étroit existe entre stress chronique et troubles du rythme cardiaque. En effet, le stress active le système nerveux sympathique, augmentant la fréquence cardiaque et la pression artérielle, ce qui peut déclencher des contractions prématurées du cœur.
La pratique régulière de techniques de relaxation permet de réduire significativement l’incidence des extrasystoles. Une pratique de 20 minutes par jour de méditation en pleine conscience, ou encore la cohérence cardiaque, basée sur la respiration lente et profonde peuvent ainsi réduire les extrasystoles après plusieurs semaines de pratique quotidienne.
L’importance de l’activité physique régulière
L’exercice modéré pratiqué régulièrement contribue à diminuer le stress et à améliorer la santé cardiovasculaire globale. Une activité physique de 150 minutes par semaine réduirait de 38% le risque d’extrasystoles chez les personnes souffrant de reflux gastro-œsophagien. La marche rapide, la natation ou le vélo sont particulièrement recommandés, à raison de 30 minutes 5 fois par semaine.
Réduire les extrasystoles dues à l’estomac
Gênante au quotidien, les extrasustoles sont des palpitations irrégulières pouvant être dues à un trouble digestif. Leur gestion passe par une approche globale incluant des changements alimentaires, des techniques de relaxation et parfois un suivi médical.
Questions en rapport avec le sujet
Est-ce que l’estomac peut provoquer des extrasystoles ?
Leurs causes sont variées : fièvre, hernie hiatale (passage d’une partie de l’estomac dans le thorax), certains médicaments, consommation excessive de substances excitantes (café, tabac, alcool, drogues, etc.), hyperthyroïdie, taux anormal de potassium dans le sang, etc.
Est-ce qu’une hernie hiatale peut provoquer des extrasystoles ?
toux nocturne, douleurs pharyngées nocturnes, dysphagie (difficultés pour avaler), extrasystoles, palpitations.
Est-ce que le reflux gastrique peut donner des palpitations ?
On peut développer une toux sèche si le reflux gastrique provoqué par le stress devient chronique. D’autres symptômes liés au stress peuvent accompagner le reflux gastrique. Par exemple, on peut souffrir de tachycardie en même temps que de reflux gastrique.
Pourquoi j’ai des extrasystoles après manger ?
L’intestin a besoin d’une grande quantité de sang pour la digestion. Lorsque le sang se dirige vers l’intestin après un repas, le rythme cardiaque augmente et les vaisseaux d’autres parties du corps se contractent pour maintenir la pression artérielle.
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